« Le meilleur auxiliaire d’un diplomate, c’est bien son cuisinier. »
— Talleyrand, diplomate français, 1754-1838
Saviez-vous que le plus puissant « diplomate », d’ailleurs lui-même le meilleur de cesdits « auxiliaires », se trouve à Montréal? Eh oui, le restaurant que je vous fais découvrir ce mois-ci, ce n’est nul autre que Le Diplomate!
Caché dans le Mile-End, Le Diplomate demeure un secret bien gardé. À l’intérieur, une cuisine ouverte dont le mur du fond est tapissé d’un carrelage bleu. Assis sur un banc
de bois au bar, on peut apprécier chacune des minutieuses actions des cuisiniers. Au fond du restaurant, une pièce accueillant une table que l’on peut réserver. Le décor est signé Architecture Synthèse.
Le chef, Aaron Languille, a notamment parfait son art chez Le Filet, au Club Chasse et Pêche, puis chez Sardine avant d’ouvrir Le Diplomate. Ce qui fait le talent du chef Aaron pour la « diplomatie », c’est d’abord et avant tout sa maîtrise de l’effet de « surprise ». C’est que, peu importe le plat, il agence toujours les produits dans l’assiette de manière inattendue. Et comme c’est toujours splendide, il enchante immanquablement les clients qui passent à sa table.
Autour de la margose (« concombre amer »), l’arachide, l’ail et le cacao s’avèrent créer une harmonie plus qu’intéressante. Étreinte d’aubergine et de feuille de moutarde; à ce couple, le sésame apporte son accent opportun. L’albacore (« thon jaune »), quant à lui, a pour frais partenaire le chrysanthème couronné. Les arômes du pain maison sont simplement envoûtants. La majorité des vins offerts, d’ailleurs en importation privée, sont biologiques ou naturels. Et en dégustant divers vins au verre avec différents plats, la délicieuse surprise dans l’assiette s’en trouve naturellement augmentée.
Et la surprise se poursuit jusqu’au dessert. À l’orange et aux pistaches, l’on adjoint le sapin; résultat : un agencement au visuel éclatant et au goût rehaussé par la fraîcheur du conifère. Et puis, étonnamment, la plaquemine (« kaki ») séchée accompagne à merveille le mille-feuille de panais.
Talleyrand lui-même serait certainement renversé par la finesse de la diplomatie gastronomique dont fait preuve Le Diplomate! Laissez-vous aussi surprendre ce soir; allez voir par vous-même! Bon appétit!
Eh oui, il s’agit du dernier numéro de Coco Montréal… C’est pleine de gratitude que je vous lève mon verre, vous fidèles lecteurs qui m’avez suivie au fil de mes articles… Je poursuivrai sans relâche à communiquer ma passion pour la cuisine et la restauration; je compte donc sur vous pour continuer à me suivre dans mes prochaines aventures! (www.nicosavoure.com)
Traduction: Etienne Lehoux-Jobin
Le Diplomate
129 Beaubien O (514) 303-9727
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